La Résistance à 17 ans

05/03/2014 22:23

Pierre Benoît (1925-1942)


 

Durant la résistance, de nombreux jeunes ont eu le courage de s’opposer au régime. Mais qui étaient ces jeunes ? Quelles étaient leurs motivations ? Pourquoi préféraient-ils combattre plutôt que profiter de leur jeunesse ? De tous ces jeunes, les plus marquants sont ceux du lycée Buffon, situé à Paris, ces 5 jeunes sont Pierre Benoît, Lucien Legros, Jacques Baudry, Pierre Grelot et Jean Arthus.

Qui sont ces jeunes décorés de la légion d’honneur, de la croix de guerre, de la médaille de la résistance et de l’ordre de la nation? Qui ont une une plaque à leurs noms au lycée Buffon?

Une journée, le 22 octobre, leur est même consacré.Deux places situées à Paris (14e et 15e arrondissement) portent leur nom .

 

Les motivations et les actions de ces jeunes.

Ils voulaient manifester leur liberté et surtout montrer de quoi ils étaient capables. Ils voulaient se sentir vivants. Ils ont commencé à se révolter au lycée a travers des « jeux » comme:

prendre pour cible le portrait du Maréchal Pétain en lui jetant des boulettes de papier mâché

détournant l’hymne « Maréchal nous voilà » en « Maréchal ôte-toi de là »,

mettant des tracts contre les allemands dans les livres de la bibliothèque.

Petit à petit, cela les pousse à intégrer de vrais groupes de résistance, dans lesquels lleur engagement devient plus important.


 

 Le sort de l’un de ces lycéens …

Pierre Benoît, résistant, mort pour la France à l’âge de 18 ans. Mais qui était-il ? Un jeune lycéen qui appartenait à un groupe FTP (Francs-tireurs et partisans), à Moret-sur-Loing, près de Fontainebleau. Il participe à des sabotages de voies ferrées, à la désorganisation de convois allemands, à la récupération de tickets de ravitaillement des mairies, à des attentats contre des collaborateurs. Il est considéré comme « chef terroriste très dangereux, toujours armé et se sachant recherché » par la police. Recherché dans toute la France, il finit par être retrouvé le 28 août 1942 près de la gare Saint Lazare. Il est alors incarcéré à la prison de la Santé (Paris, 14e arrondissement).

Voici sa lettre écrit à sa famille avant d’être fusillé :

« Mes chers parents, chers amis. C'est la fin !... On vient nous chercher pour la fusillade. Tant pis. Mourir en pleine victoire, c'est un peu vexant, mais qu'importe !... Le rêve des hommes fait événement ! Nano, souviens toi de ton frangin. Jusqu'au bout, il a été propre et courageux, et devant la mort même, je ne tremble pas. Adieu, petite Maman chérie, pardonne moi tous les tracas que je t'ai faits. J'ai lutté pour une vie meilleure ; peut-être un jour, tu me comprendras ! Adieu, mon vieux Papa. Je te remercie d'avoir été chic avec moi. Garde un bon souvenir de ton fils. Tototte, Toto, adieu, je vous aimais comme mes propres parents. Nano, sois un bon fils, tu es le seul fils qui leur reste, ne fais pas d'imprudence. Adieu tous ceux que j'ai aimés, tous ceux qui m'aimaient, ceux de Nantua et les autres. La vie sera belle. Nous partons en chantant. Courage. Ce n'est pas si terrible après six mois de prison. Mes derniers baisers à vous tous. »

Cette lettre a été gardée par famille avant d'être donnée aux archives du lycée Buffon. 

 

Inès Leloire

Laurie Taleb